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Cie Hamadryade

"Haké Mè " - sur la lumière naissant des sillons du pinceau - création 2019 - centenaire Pierre Soulages au musée de Rodez

 

"Haké Mè" ...sur la lumière naissant des sillons du pinceau...
dimanche 17 novembre 2019 - Musée Soulages - Rodez

centenaire Pierre Soulages

 

 

2019-11-17-affiche-HakeMe

 

 

Dans le cadre de l'évènement "le Siècle Soulages", créé par la ville de Rodez, et Rodez agglomération, sous la direction artistique de Patricia Capdevielle, la compagnie Hamadryade propose une déambulation à travers les collections permanentes du musée, un concert ancré dans les mots de Pierre Soulages : des créations visuelles et sonores, vocales, instrumentales, acoustiques et électroniques, écrites et improvisées, parfois fixes et parfois mobiles... les voix de deux chanteuses se mêlent au souffle des flûtes, aux machines électroacoustiques, à la chorégraphie et à la scénographie, pour rendre hommage au travail de Pierre Soulages, à partir de textes extraits d'entretiens dans lesquels il s'exprime sur sa peinture, et sur ses conceptions de l'art.

Dans la grande salle des Outre-noirs, création d'une œuvre du compositeur Christophe Guiraud, pour 2 voix de femmes, flûte contrebasse et électroniques d'après un texte du troubadour Guillaume d'Aquitaine, cité par Pierre Soulages:

Je ferai un poème sur le pur néant
Il ne sera ni sur moi, ni sur quelqu'un d'autre
Ni sur l'amour, ni sur la jeunesse
Ni sur rien d'autre
Je l'ai fait en dormant sur un cheval
[...]
Mon poème est fait, je ne sais sur quoi
je le transmettrai à celui
Qui le transmettra par quelqu'un d'autre
Là-bas vers l'Anjou
Pour qu'il me transmette de son étui la contre-clé
[...]

 

Farai un vers de dreg nien
non er de mi ni d’autra gen
non er d’amor ni de joven
ni de ren au
qu’enans fo trobatz en dormen
sobre chevau.

[...}

Fag ai lo vers no sai de cui
e trametrai lo a celui
que lo·m trametra per autrui
lai ves Anjau
que·m tramezes del seu estui
la contraclau.


avec:

Patricia Capdevielle : chant et direction artistique

Els Janssens-Vanmunster : chant

Gilles Viandier: danse

Christophe Guiraud : composition musicale / électroniques

André-Marc Delcourt : flûtes / flûte contrebasse

Matthieu Delcourt : scénographie

 

 

...à l'époque Edo déjà, l'art de certaines laques, sur de petites dimensions, reposait sur la lumière naissant des sillons du pinceau. C'est ce qui en japonais, se nomme « haké-mè ». Ainsi une ancienne culture avait fondé un art sur le même principe.
La toile est parcourue par des stries. Et ces stries ont des orientations différentes.
Ce sont elles qui dynamisent la surface.[...]
Ici une large brosse creuse dans la pâte une multiplicité de sillons inégaux aux reflets de valeurs différentes.Sous le regard, par mélange optique, il se crée une qualité spécifique de gris colorés : ces gris n'imitent pas la lumière, ils sont la lumière.
A ces stries, s'opposent parfois des surfaces lisse, des à-plats, des effacements, ruptures et silences : un rythme.
L'organisation de la toile dépend entre autres de l'orientation des stries, des inégalités de la matière. Selon la lumière reçue, le lieu d'où l'on regarde, certaines surfaces claires passent au sombre, et réciproquement, mais toujours dans un même ordre ou un même désordre propre à chaque tableau. Les tensions, les équilibres, les dynamisations demeurent, la peinture nait sous le regard, au moment même du regard.

(entretiens avec Pierre Soulages, Charles Juliet,
l'échoppe, p16 et 17)

 

 

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"la tache de goudron", création scènographique de Matthieu Delcourt

"Je me suis souvenu alors de la tache de goudron sur le mur de l'hôpital que je voyais de la fenêtre de ma chambre où, enfant, je faisais mes devoirs ... J'avais douze ou treize ans, j'étais fasciné par cette tache de goudron. C'était tout à la fois une énorme éclaboussure et la trace laissée par le balai du cantonnier qui avait goudronné la rue. Cette belle tache avait une partie calme, lisse, pleine de noblesse qui se liait avec naturel à d'autres parties plus accidentées dont les irrégularités de matière faisaient une sorte de houle qui dynamisait leur surface. Le pourtour en était d'un côté rebondi et ailleurs quelques protubérances, quelques excroissances, paraissaient à demi inexplicables et à demi posséder cette cohérence que prend la tache de liquide projetée sur une surface. J'attire l'attention sur l'inexplicable.[...]

Un jour à midi, alors que je regardais distraitement de l'autre côté de la rue, la tache devint un coq, un coq dressé sur ses ergots, d'une vérité hallucinante ! Tout y était : le bec, la crête, les plumes. Inquiet et intéressé je traversais la rue. Arrivé à quelques mètres du mur l'apparition disparut !La tache était de nouveau là avec sa beauté de chose concrète, sa peau qui avait si bien vécu les irrégularités du mur. J'y retrouvais avec bonheur tout ce que j'aimais. Plusieurs jours après, l'apparition revint. De nouveauté tentais de m'en débarrasser mais les efforts que je faisais pour échapper à cette maladie étaient vains ! Le coq était là, avec la même force et la même vérité qu'au premier jour, à tel point que je dus traverser la rue pour le voir enfin disparaître. Plusieurs fois je vis apparaître cette figuration et je m'amusais même, par perversion, à la voir se faire et se défaire."     Pierre Soulages

 

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ENREGISTREMENT

de la pièce de Christophe Guiraud sur le texte de Guillaume d'Aquitaine,
qui terminait le concert dans la grande salle des outre-noirs

prise de son, mixage et montage du compositeur

vimeo

 

 

soundcloud

 

 

 

 

dossier de presse à télécharger ici:

https://drive.google.com/file/d/1ZgHTDSd3YPzLJBNhx-Vd9ONsNxc7PsBo/view?usp=sharing